lundi 22 septembre 2008

L'imaginaire, existe-t-il?

Trois conférences lancent la semaine du festival. La première a eu lieu ce soir à Miséricorde. On ne pouvait pas espérer un public nombreux, mais la dizaine d'auditeurs, dont un couple venu de Lausanne, était très attentive. Pendant sa conférence, François Ruegg, professeur d'Anthropologie sociale, n'avait certainement pas l'intention de répondre à la question rhétorique "L'imaginaire, existe-t-il?", mais il a offert un tour d'horizon à travers l'histoire culturelle d'un point de vue anthropologique.

D'abord, il a expliqué qu'il y avait un divorce entre philosophie et science à l'âge des Lumières lorsque le rationnel à pris de l'avance sur l'imaginaire. Dès le 19ème siècle, l'anthropologie était considérée plutôt comme science rationnelle, autant que les sciences de la nature. Plus tard, Clifford Geertz a reconduit l'anthropologie dans le domaine de la philosophie en mettant de l'importance sur les légendes des peuples qu'il avait décrit. Pour lui déjà, les symboles étaient le pont entre la réalité visible et l'espace invisible.

La deuxième partie de l'exposé de Ruegg était liée à la notion de l'oralité, point central du Festival International du Conte. Les trois types de narration - le mythe, la légende et le conte - produisent des utopies envers lesquelles la société puisse s'orienter, or elles ne sont pas réalisables au monde réel. Comme les oeuvres orales ne sont pas fixes et changent de façon constantes, on ne peut les conserver sans les muséographier, ce qu'a été le cas souvent dans les collections des musées d'ethnographie.

Paul Zoungrana du Burkina Faso, le premier conteur étranger est aujourd'hui arrivé en Suisse. Il passera la semaine à découvrir Fribourg et rencontrer des écoliers curieux de ses histoires africaines. Pour les festivaliers, son spectacle "les contes du baobab" aura lieu samedi à 14h.
Une photo à suivre

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